Sunday, May 10, 2009

Journal de Reportage sur le net






























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LES PETROLIERS EN GREVE AU
BURKINA FASO






Le licenciement de
Yacouba Ouédraogo, porte-parole des délégués
du personnel de Total Burkina a jeté le pétrole sur le
feu qui couvait déjà entre la société
pétrolière française et ses employés
burkinabè. En réaction, ces derniers ont depuis le 24
avril, cessé toute activité criant à un
« licenciement abusif et discriminatoire ». Par
solidarité et par mesure de sécurité, l’ensemble
des gérants de stations-service Total du pays ont, eux aussi,
cessé le travail.



Tout est parti d’un
sit-in de 5 heures que les travailleurs ont observé le 27
mars, suite à la non-satisfaction de leur plate-forme
revendicative, introduite auprès de leur direction, il y a un
an. De l’avis des grévistes, le sit-in
« d’avertissement » a déclenché
l’ire de la direction de Total Burkina qui a décidé
de sévir. Dans le viseur de la direction, Yacouba Ouédraogo,
l’un des six délégués. Il aurait, selon
ses propos, reçu le 23 avril sa lettre de licenciement, des
mains de Stanislas Mittelman, le Président du Conseil
d’Administration de Total Burkina, accouru à Ouagadougou
deux jours plus tôt pour désamorcer la crise naissante.



La fin du silence
total



Rompant le silence
depuis début de la crise, le directeur général
par intérim de Total Burkina, Thibault Flichy, a au cours
d’une conférence de presse mercredi 29 avril, qualifié
la grève d’illégale et a de ce fait considéré
les grévistes comme ayant abandonné leurs postes.
Réagissant au licenciement du porte-parole des délégués
des travailleurs, il est, de l’avis de M. Flichy
« conforme à la loi et à l’avis de
l’inspection du travail ». Et son annulation
réclamée par les travailleurs, semble improbable. En
effet, M. Flichy prête au syndicaliste « des
propos totalement diffamatoires et mensongers à l’égard
de la société dans la presse, dégradant
fortement, très fortement notre image ».



A l’occasion
de cette sortie médiatique, le directeur général
par intérim de Total Burkina a brandi à l’opinion
les « engagements forts » de son groupe à
l’endroit de ses travailleurs : l’augmentation des
salaires de base (salaires catégoriels et sursalaires) de 16%
en moyenne entre le 1er octobre 2008 et janvier 2009, la dotation
mensuelle d’une bouteille de gaz à chaque employé
et le maintien de la prime de résultat dite de 14e mois. Il a,
en outre, annoncé que la direction générale
serait prête à mener une étude comparative des
salaires en vigueur dans d’autres sociétés
comparables de la place et à ajuster si nécessaire les
écarts éventuels constatés. Et suivant une
grille salariale, il sera mis en place un recueil dit de "disposition
ressources humaines" avant le 30 juin 2009, en conformité
avec les normes du groupe Total en la matière.



Concernant
spécifiquement le paiement d’une prime exceptionnelle de
3 mois de salaire, au titre des résultats 2008 du Groupe Total
au niveau mondial des primes, il a été rejeté
par la direction de Total Burkina. Aucune directive, affirme
M.Flichy, n’a été donnée dans ce sens ni
au niveau du siège ni au niveau des filiales sous-régionales.



Un dialogue de
sourds qui pénalise les consommateurs



Obligés de
parcourir de longues distances et contraints à d’ennuyeuses
files d’attentes pour se procurer le précieux liquide,
les consommateurs subissent les conséquences de la grève.
Les autres stations-service du pays tentent difficilement de pallier
le vide 40% de part du marché de la distribution des
hydrocarbures au Burkina laissés par Total. Déjà
confronté à un front social agité, le
gouvernement burkinabè suit la crise de près. Dans un
communiqué publié le 27 avril, il a « encouragé
l’esprit de dialogue et de recherche de solutions afin d’éviter
que les consommateurs soient les otages d’une telle
situation. »



Pour l’heure,
cet appel n’a pas été entendu. Deux tentatives de
conciliation menées par la direction générale du
travail ont toutes échoué. Chaque partie campe sur sa
position. Avant toute négociation, les grévistes,
fortement soutenus par les autres syndicats, exigent la réintégration
de leur camarade licencié. La direction de Total ne semble pas
y prêter une oreille attentive et appelle plutôt à
une reprise immédiate du travail. En un demi-siècle de
présence au Burkina, Total traverse là sa plus grave
crise. De sa résolution diligente dépendent peut-être
son action et son image dans les autres pays africains. La grogne des
travailleurs burkinabè pourrait faire tache (de pétrole)
ailleurs.



Emmanuel
Batamag























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